Le problème, ce n’était pas moi. C’était le modèle.
Pendant des années, j’ai cru que je n’étais pas faite pour entreprendre.
Pas assez organisée. Trop dispersée. Trop intense. Trop émotive. Trop… tout.
Souvent, je me disais : “Je ne vais jamais y arriver.” Et c’était vrai. Pas parce que j’étais incapable, mais parce que le modèle en face de moi ne me correspondait pas.
Quand on est une femme neuroatypique (TDAH, hypersensibilité, HPI…), on évolue dans un univers entrepreneurial neurotypique qui valorise des codes auxquels notre cerveau ne répond pas. Se comparer aux autres devient alors un terrain glissant qui nous fait douter de notre valeur.
Et si, au lieu de s’adapter en permanence, on changeait carrément les règles du jeu ?
Voici 6 mythes que j’ai déconstruits pour créer un modèle d’entrepreneuriat plus aligné avec qui je suis. Peut-être que ça résonnera en toi aussi.
1. “Il faut être ultra organisée pour réussir”
Longtemps, j’ai cru que mon manque de structure était un handicap.
J’ai testé des dizaines de systèmes : applis, agendas, listes infinies… rien ne collait.
Finalement, ce qu’il me fallait, ce n’était pas une méthode parfaite, mais une méthode adaptable. Aujourd’hui, je m’appuie sur des outils simples et visuels (post-it, tableau blanc), qui évoluent avec mes besoins. Ce n’est pas “parfaitement structuré”, mais c’est fonctionnel — et surtout, ça me ressemble.
2. “Le multitâche est essentiel pour avancer”
Commencer un mail, penser à autre chose, partir faire une pause… puis oublier ce que je faisais : ce n’est pas de la paresse, c’est de la surcharge cognitive.
Aujourd’hui, je respecte mon mode de fonctionnement : une seule tâche à la fois, avec un vrai focus.
J’utilise la méthode Pomodoro (25 min de concentration, 5 min de pause), et je bloque toutes les distractions. Ce n’est peut-être pas impressionnant, mais c’est efficace — et surtout durable.
La concentration, ce n’est pas faire plus. C’est faire mieux, avec moins.
3. “Tu dois tout faire toi-même”
Ce mythe m’a longtemps épuisée. Je pensais que déléguer, c’était abandonner. En réalité, ne pas déléguer, c’était me perdre en chemin.
Aujourd’hui, je choisis d’investir mon énergie là où elle est précieuse : ma créativité, ma vision, mes relations. Je délègue le reste : design, technique, automatisations… via des freelances ou plateformes comme Malt ou Fiverr.
Déléguer, ce n’est pas perdre le contrôle. C’est se libérer pour mieux créer.
4. “Il faut être constante et régulière”
L’entrepreneuriat classique pousse à produire de façon linéaire : publier chaque jour, vendre non-stop, être toujours présente.
Mais mon énergie est cyclique. Elle varie selon les jours, les phases du mois, les saisons. Plutôt que de lutter, j’ai appris à en faire une force.
J’anticipe les périodes creuses et j’exploite mes pics d’énergie pour créer davantage.
L’irrégularité n’est pas un défaut. C’est une autre forme d’équilibre.
5. “Il faut cacher ses failles”
On m’a souvent avertie : “Si tu montres tes fragilités, tu vas perdre en crédibilité.” Mais c’est en partageant mes vulnérabilités que j’ai le plus connecté avec mon audience.
Être authentique ne m’a jamais desservie. Au contraire, ça a renforcé la confiance et permis des échanges sincères.
Ta vulnérabilité n’est pas une faiblesse. C’est une passerelle vers la confiance.
6. “Il faut attendre d’être parfaite pour commencer”
Combien de fois je me suis dit : “Je lancerai ça quand je serai prête.” Mais ce moment n’arrivait jamais.
Finalement, j’ai compris que la clarté vient en avançant, pas en attendant. J’ai lancé mes offres, partagé mes idées, alors que j’étais encore pleine de doutes.
Et c’est comme ça que j’ai progressé : en bougeant, imparfaitement, mais sincèrement.
Tu n’as pas besoin d’être prête. Tu as besoin de commencer.
Je ne suis pas “trop” ou “pas assez”. Je suis simplement différente. Et cette différence est une force.
Ce n’est pas en suivant les règles des autres qu’on trouve sa voie. C’est en osant dessiner les siennes.
Le monde a besoin de nouvelles façons de penser, de créer, de contribuer. Le monde a besoin de toi. Telle que tu es.
Et toi ? Quel mythe t’a le plus freinée dans ton parcours entrepreneurial ? Je serais curieuse de te lire.
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